Bureau de Prévention des Accidents (BPA)

Le BPA est préoccupé par l’évolution négative du nombre de victimes de dommages corporels graves enregistrée l’an dernier sur les routes suisses. Selon les chiffres présentés jeudi par l’Office fédéral des routes (OFROU), le nombre de blessé·es graves a atteint un niveau inégalé depuis dix ans, alors que celui des tué·es stagne à un haut niveau. Ce signal est à prendre très au sérieux et exige de l’ensemble des acteurs de la sécurité routière qu’ils travaillent ensemble dans le but d’inverser la tendance.

Selon les statistiques publiées jeudi par l’OFROU, 4096 personnes ont été grièvement blessées sur les routes suisses en 2023, ce qui représente une augmentation de 2,3 % par rapport à l’année précédente. Il s’agit là d’un chiffre inégalé depuis dix ans. Le nombre de tué·es s’élève quant à lui à 236; il se maintient à un haut niveau. La forte progression du nombre de piéton·nes tué·es (42 contre 36 en 2022) ou grièvement blessé·es (476 contre 445) est frappante. Les accidents mortels aux passages piétons enregistrent une hausse particulièrement prononcée (24 contre 9 en 2022).

Les passages piétons ne constituent pas une mesure de sécurité en soi. Ils règlent simplement la priorité du trafic piétonnier par rapport au trafic roulant. Lorsqu’un passage piétons n’est pas réalisé dans les règles de l’art ou qu’il ne se trouve pas au bon endroit, il peut même être préjudiciable à la sécurité. C’est pourquoi il est important de veiller aux aspects sécuritaires des passages piétons: distances de visibilité, éclairage, îlot central, fréquences piétonnes, etc.

Le BPA est préoccupé par cette évolution négative et analysera ces statistiques en détail. Il pourra ainsi déterminer les raisons exactes de cette hausse et définir les mesures les plus pertinentes pour inverser la tendance. De par son mandat légal de prévention, de coordination et de conseil, il a un rôle central à jouer dans ce domaine.

Il est cependant essentiel que l’ensemble des acteurs de la sécurité routière œuvrent dans la même direction. «Les décideurs, les propriétaires de routes et les acteurs de la prévention doivent tous travailler à ce que les routes suisses deviennent plus sûres pour l’ensemble des usagers et des usagères, quel que soit leur moyen de locomotion», insiste Stefan Siegrist, directeur du BPA.